La richesse : c’est quoi ?

Dans le domaine de l’économie, le concept de la richesse reste variable. Présentée comme étant l’apanage d’un certain groupe de personnes privilégié, elle est assimilée à un statut social et à des comptes en banque bien remplis. Selon une étude réalisée par l’Observatoire des inégalités, est considérée comme riche toute personne dont le revenu mensuel, après le prélèvement des impôts et de cotisations sociales, excède les 3 470 euros.

Pour un pays, la production de richesse correspond au produit intérieur net (PIN) et sa progression équivaut à son taux de croissance. Si l’on ne tient pas compte des amortisseurs et des dépréciations des actifs, le produit intérieur brut (PIB) et sa variation définissent la richesse de ce pays. Mais certains experts définissent la notion de la richesse d’une autre manière : en y ajoutant des facteurs sociaux.

Qu’est-ce que la richesse ?

Par définition, la richesse désigne l’abondance de biens, de moyens ou de revenus détenus par un agent économique. Ce dernier peut être un ménage, un individu, une nation et bien d’autres. Un individu, une communauté ou un pays qui possèdent des biens et des ressources suffisantes sont couramment qualifiés de « riches ». Opposé à la richesse, la difficulté financière exprime la pauvreté.

D’où vient la richesse ?

Pour une entreprise

Selon Daniel Bachet, la valeur ajoutée constitue la richesse de l’entreprise et le profit réalisé permet d’évaluer le patrimoine de la société. Après les comptes, ce patrimoine fait l’objet d’un partage entre les parties prenantes et les associés. Afin de mesurer la création de la richesse d’une entreprise, il convient de faire le calcul de la valeur ajoutée.

Pour une personne

Pour tout homme, la richesse est avant tout un état d’esprit ! Dans la société actuelle, les personnes riches englobent souvent celles qui savent prendre des décisions stratégiques pour en tirer profit à court ou à long terme. La véritable richesse conduit à un développement personnel et incite tout homme à grandir et à progresser, en développant son projet avec passion. En cas de réussite fulgurante de son entreprise, une personne riche partage sa fortune avec son entourage. Grâce au développement personnel, elle est en mesure d’agrandir sa richesse à travers ses revenus.

Pour un pays

Adam Smith, le fondateur de l’école classique d’économie, explique que l’origine de la richesse d’un pays est relative au travail, à l’accumulation du capital et à la taille du marché. Deux facteurs déterminent la richesse d’un pays : les capacités des travailleurs à gérer la division du travail et leur effectif par rapport à la population.

Comment mesurer la richesse ?

La nature et la mesure de la richesse évoluent avec le temps. Liée à la structure économique du monde de l’époque, cette richesse dépend des indicateurs pris en compte. Si les mercantilistes attribuent la richesse d’un pays à celle de l’État, les physiocrates s’accordent sur une définition moins large et l’associent à la fortune des habitants.

Il est possible de mesurer la richesse par le PIB ou produit intérieur brut. Il s’agit d’un indicateur économique qui met en rapport la production des richesses et le nombre d’habitants d’un pays au cours d’une période donnée. L’indicateur quantifie la valeur de tous les biens et services produits annuellement.

Pour connaitre son évolution, il convient de déterminer le taux de croissance correspondant à la variation du PIB. Il suffit de calculer le PIB au début et à la fin de la période considérée. Dans certains cas, cet indicateur est contesté sur sa pertinence économique et sa validité en tant qu’indicateur de création de richesse ou d’argent. Les experts comme Dominique Méda le considèrent comme trop matériel. Dans ses livres sur les indicateurs de la richesse, cette sociologue et auteur affirme qu’une société est aussi riche d’une forte cohésion sociale, d’un niveau d’éducation et d’une protection sociale élevé.

Face aux lacunes du produit intérieur brut, d’autres indices ont vu le jour : l’indice de richesse inclusif. Lancé par l’ONU, il s’appuie sur 3 types de patrimoines. La richesse physique englobe les biens matériels comme les immeubles et les machines et la richesse humaine désigne le niveau d’éducation des habitants d’un pays. Quant au patrimoine naturel, il regroupe les minéraux et les forêts.

Comment définir un seuil de richesse ?

Si l’on résonne en termes de revenus, le seuil de pauvreté correspond à la moitié du revenu médian disponible, calculé après le prélèvement d’impôt et de prestations sociales. Le double de la valeur obtenue exprime le seuil de la richesse.

Selon l’Observatoire des inégalités, une personne est considérée comme riche si elle perçoit le double du niveau de vie médian. Une personne seule atteint le seuil de la richesse si elle gagne plus de 2 300 euros nets par mois et devient riche à partir de 3 500 euros. Pour une famille sans enfant, un revenu mensuel de 5 000 euros permet d’atteindre le seuil de la richesse et pour un couple avec 2 enfants, il faudrait un gain de 7 500 euros.

Selon ces données, les niveaux de vie évoluent de manière contrastée. À noter que les ménages riches bénéficient de la progression de patrimoine grâce à des dividendes et revenus d’activité et le niveau de vie médian divise les habitants d’un pays en deux catégories. La moitié des agents économiques qui gagne suffisamment leur vie et le reste a un revenu modeste, voire insuffisant.

Concept de la richesse selon Dominique Méda

Dans son livre, l’auteur et sociologue Dominique Méda a proposé de reconsidérer la conception de la richesse et le produit intérieur brut ne doit pas être considéré comme un indicateur de base. Le PIB n’est affecté ni par la montée de la violence ni par le développement des inégalités ou l’altération de l’environnement.

L’accroissement constant du niveau d’éducation, la facilité d’accès à des services publics de qualité, l’amélioration générale de l’état de santé de la population ou la promotion d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes ne sont pas tenus en compte lors du calcul d’un PIB. Ces éléments interviennent pourtant dans le concept de la richesse d’un pays, au même titre que la répartition des produits, des biens et des services.

Ce livre évoque également les contradictions véhiculées dans la société sur le droit des femmes et leur possibilité à promouvoir une autre organisation basée sur les faits sociaux. L’atteinte de cet objectif conduira le monde à expérimenter des modes de partage et des types de richesse modernes, démocratiques et plus civilisés. À noter que ce livre a obtenu le meilleur prix en 1999.